L’Etat au secours d’Air France

L’Etat est finalement venu au secours d’Air France avec la pandémie qui ne semble pas encore être déclin. A la clé une massive aide budgétaire provenant des deux Etats ayant des parts d’Air France- KLM, à savoir la France et les Pays Bas. A côté de l’aide budgétaire, le secours se présente aussi sous forme de garantie auprès des banques pour assurer les liquidités nécessaires à la compagnie aérienne.

Pourquoi l’Etat doit-il secourir Air France ?

L’état des trafics d’Air France – KLM est en chute libre depuis que le coronavirus s’est répandu en occident et dans le reste du monde : plus aucun vol, plus aucune frontière ouverte. L’IATA (Association Internationale sur le Transport Aérien) déplore des pertes de l’ordre de 250 milliards dans le monde, soit un tiers du chiffre d’affaires annuel du secteur du transport aérien.

Plus encore, les prévisions ne sont pas des plus roses : en l’état actuel des vols d’Air France, la compagnie peinera à se redresser d’après une étude du Cabinet-conseil d’Archery. Selon cette étude, il faudra 3 ans avant que l’état des trafics d’Air France se rapproche de ceux de 2019.

Et pourtant, le secteur aérien équivaut à plus de 350.000 emplois directs et indirects. Pour sauver ses emplois et en raison de la participation de l’Etat dans la compagnie Air France, l’Etat a donc dû voler au secours d’Air France.

7 milliards de secours de l’Etat pour Air France

« 7 milliards d’euros », voilà le chiffre annoncé par le Ministre en charge de l’Economie Français, Bruno Le Maire. Quelle portée et quelles conditions à ce secours de l’Etat pour Air France ?

Les détails de l’aide

En fait, il s’agit pratiquement d’un prêt direct de 3 milliards et d’une garantie étatique bancaire de 4 milliards. L’aide vise directement la compagnie aérienne et sa survie à court-terme : paiements des salaires, maintien de quelques vols à perte pour le rapatriement des français vivant à l’étranger, paiements des fournisseurs, …

Le secours ne provient pas uniquement de l’Etat Français. Le Gouvernement néerlandais a aussi apporté sa part dans la compagnie KLM- Air France. Son Ministre de l’Economie a annoncé, une heure après le Ministre Français, le déblocage de 2 à 4 milliards d’euros en faveur de la compagnie.

A quelles conditions l’Etat porte-t-il secours à Air France ?

L’aide annoncée ne changera pas la participation de l’Etat dans Air France. En effet, la nationalisation n’est pas une option que le Gouvernement envisage, même en cette situation exceptionnelle. Cependant, l’aide apportée n’est pas dépourvue de conditionnalités.

Air-France KLM doit avoir un plan permettant la rentabilité de l’entreprise sur le long-terme. Les fonds engagés étant un budget public, la redevabilité envers les citoyens est un principe qui persiste.  En outre, il devra toujours respecter les exigences écologiques dans ces actes. C’est raison pour laquelle le secteur écologique et climatique est un secteur intéressant pour ceux qui veulent investir pour la deuxième moitié de 2020. Enfin, parce que l’Etat est déjà au secours d’Air France, celle-ci ne doit aucunement faire des licenciements massifs.

Quid des autres transporteurs aériens et des services auxiliaires au transport aérien ?

L’Etat est donc au secours d’Air France. Mais les autres transporteurs aériens ne pourront pas bénéficier de la même aide. La mobilisation de l’Etat en faveur d’Air France est justifiée par sa participation au capital ainsi que la crainte du chômage qu’engendrerait une faillite de cette compagnie aérienne. Les autres transporteurs ne peuvent se prévaloir des mêmes arguments. Les petites compagnies risquent donc fort de déposer le bilan sous peu, si la situation ne s’améliore pas.

Quant aux services auxiliaires au transport aérien, y compris ceux donnés au niveau des aéroports, ils ne pourront compter que sur les mécanismes d’aide aux entreprises existant à ce jour : chômage partiel, les aides financières de 1500 € par mois et la possibilité de reporter le paiement de certaines charges. De plus, il est légitime d’espérer que tant que la compagnie Air France- KLM continuera de voler, les entreprises de service qui lui sont auxiliaires auront une chance de survie.

Enfin, les autres grands perdants de la crise apportée par le coronavirus actuel sont les constructeurs d’avions. La demande a été réduite jusqu’à 60% et il est plus que probable que les compagnies vont tout faire pour retarder au maximum le moment de renouveler leur flotte. D’ailleurs, avec un nombre de vols réduits, il sera facile de reconfigurer les vols et d’alterner les avions utilisés. Heureusement, le secours de l’Etat pour Air France aura certainement des impacts positifs à ce sujet.

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