Puis-je pratiquer de l’agriculture verticale chez moi ?Environnement et Transport 

Puis-je pratiquer de l’agriculture verticale chez moi ?

L’agriculture verticale a révolutionné la conception des méthodes de production alimentaire. En quelques années à peine, ce concept innovant est devenu une alternative prometteuse pour l’un des plus grands défis du siècle : la sécurité alimentaire. D’après l’ONU, la population mondiale va augmenter jusqu’à 9,8 milliards d’ici 2050. 75 % de cette population va occuper le milieu urbain. La question qu’on va automatiquement se poser : que vont manger tous ces gens ? En effet, il est alarmant de constater que les ressources manquent. Il n’y a pas assez de surface exploitable pour les cultures. C’est là qu’intervient l’agriculture verticale. Cette pratique novatrice implique de faire pousser les fruits et légumes dans un espace limité, tout en obtenant des rendements élevés. Oui, c’est possible et cela ne relève pas du miracle. Mais est-il possible pour un particulier de le pratiquer chez lui ou est-ce une technique agricole à utiliser uniquement à grande échelle ? Dans la positive, comment la mettre en œuvre ? Nous vous disons tout dans cet article.

Introduction au concept de l’agriculture verticale

La notion théorique d’agriculture verticale apparaît pour la toute première fois en 1999, avec le microbiologiste américain Dickson Despommier. Sa principale motivation ? L’alerte de l’ONU et ses prévisions pour 2050. Ce chercheur a alors commencé à faire ses propres calculs. Il en a conclu que, pour assurer la survie de l’humanité d’ici la fin du millénaire, il faudrait cultiver sur une surface d’approximative d’un milliard d’hectares. Le problème est qu’il n’est pas simple de trouver une telle superficie. 80 % des terres arables ou terres fertiles pour l’agriculture sont déjà exploitées.

A la lumière de ces constatations, il a trouvé deux solutions envisageables. La première, impliquerait de raser des hectares de forêts pour en faire des projets de fermes agricoles et nourrir les citadins. Autant dire qu’une telle alternative risque d’endommager la biodiversité et les écosystèmes de façon irréversible. Certes, il y aura assez de nourriture. Mais tôt ou tard, toute la planète va immanquablement pâtir de cette dégradation de l’environnement. La deuxième solution dans ce cas, selon Despommier, ce serait d’oublier le sol, et d’investir plutôt en hauteur.

Déjà, au début des années 2000, ce professeur de santé publique et environnementale avait prédit que l’urbanisation massive transformerait radicalement les métropoles. Nous constatons aujourd’hui, qu’il y a effectivement plus de maisons et de buildings que d’espaces verts. Heureusement, cela concorde avec l’idée de superposer les cultures sur plusieurs étages dans ce qu’on appellerait des « fermes verticales ». Il s’agit donc de gagner la superficie en capitalisant sur des structures verticales, plutôt que sur la terre horizontale.

Comprendre le fonctionnement de l’agriculture verticale avant de l’appliquer chez soi

Avez-vous déjà visité une serre de jardin ? Il s’agit d’une structure (en verre ou en plastique), à l’intérieur duquel on va faire germer de jeunes pousses dans un environnement bien contrôlé. La serre a pour but d’emprisonner la chaleur. Elle protège les plantes des intempéries, des changements de saison. Elle les garde dans une parfaite humidité pour accroître leurs rendements. A bien des égards, l’agriculture verticale fonctionne aussi de la même manière.

Tout comme dans une serre, il s’agit de faire pousser les légumes et les herbes en appliquant une méthode hors-sol, aussi surnommée culture hydroponique (différent de l’aquaponie) ou culture aérologique. Concrètement, cela signifie qu’au lieu de suivre les modes de production classiques, on va se servir de substrats plus efficaces. Fini la terre, les fertilisants et les pesticides. Bonjour la fibre de coco, le sable, la tourbe ou encore les billes d’argile.

L’idée, c’est de superposer les récoltes dans une tour verticale et de les irriguer au goutte-à-goutte à l’aide d’une solution composée d’eau distillée et de nutriments. Contrairement à la serre qui va bénéficier d’une belle lumière naturelle, la grande ferme verticale va avoir besoin d’un éclairage artificiel. Nous pensons notamment à un éclairage aux lampes fluorescentes, aux LEDs ou aux lampes à haute intensité, tout dépend des besoins de vos plantations. Prenez en compte que certaines plantes ont besoin de beaucoup de lumières, et d’autres préfèrent rester dans l’ombre.

Dans tous les cas, les lampes sont là pour renforcer la lumière solaire, non pas pour la remplacer. Elle fait en sorte que la température soit toujours au beau fixe, et que la production alimentaire suit un cours normal tout au long de l’année. Une chose est sûre. Les rendements par mètres-carrés de l’agriculture hors-sol surpassent ceux des classiques terres agricoles.

Les avantages incontestables de l’agriculture verticale à grande échelle et à domicile

Le premier avantage du système de culture hydroponique vertical est qu’il permet de nourrir les villes tout en exploitant moins d’espace. A fortiori, il vous permettra donc de nourrir la famille, dans le cadre d’une agriculture verticale à l’échelle d’un foyer. Mieux encore, les fruits et les légumes poussent plus rapidement dans les étages que dans les champs. Les partisans de l’agriculture traditionnelle se remettent de plus en plus en question.

  • Côté hygiène, l’agriculture verticale présente moins de risques, étant donné que les plantes poussent grâce au substrat. Ils ne sont donc pas exposés aux saletés, bactéries, déchets et pollutions de l’extérieur. Ainsi, comme vous n’avez pas besoin de pesticides, vos denrées alimentaires sont parfaitement saines et bio.
  • L’idée de faire pousser les fruits et les légumes mangés tous les jours au cœur de la ville implique qu’il n’y a aucun besoin de les acheminer de l’autre bout du monde. On les cultive sur place. On les vend sur place. Il y aura moins de transports, moins de risque de gaspillage, et moins de CO2 dans l’air.
  • Contrairement à un projet de ferme normale, celui en immeuble nécessite moins d’eau. En plus, dans les tours verticales, il est tout à fait possible d’utiliser des sources d’énergies renouvelables telles que l’éolienne ou les panneaux solaires.
  • Il est plus facile de faire du recyclage des eaux et des déchets dans une plantation verticale.
  • Grâce à ce mode de culture, une ville peut totalement devenir autosuffisante, et prospérer de la meilleure façon possible.

Devenir un agriculteur vertical en plein centre-ville : quelques astuces pour y arriver

Vous savez ce qu’est l’agriculture verticale. La question est comment il fonctionne ?

  •  La première chose à faire, c’est de choisir un espace approprié chez vous. En général, les gens optent pour une installation sur le toit. Néanmoins, rien ne vous empêche de choisir le balcon de votre chambre, la terrasse ou encore le jardin. Le plus important, c’est de choisir un endroit qui bénéficie des rayons du soleil, tout en étant partiellement ombragé.
  • Une fois que vous avez décidé du lieu, il est maintenant temps de choisir le genre de système de culture adéquat. Pour ceux qui ont de la place dans leur arrière-cour, envisagez une tour de jardin. Idéal pour les potagers, ce type d’aménagement a juste besoin d’un bon support : un mur, un treillis, une grille, de grosses tiges de bambou. Laissez parler votre imagination ! Généralement, les plantes comestibles dominent les potagers. Pensez donc à y planter des tomates, des poivrons, des radis, des oignons ou alors des carottes.
  • Il existe d’autres supports qui pourraient vous servir, à savoir les bas suspendus, les sacs de culture ou juste vos bonnes vieilles étagères. Ces derniers accueillent une grande variété de plantes : des fruits et légumes, des herbes aromatiques, des légumes-racines, voire même des fleurs ornementales.
  • Il est également possible d’acheter directement un système de culture verticale pour une récolte à domicile. Ce modèle – qui se gère lui-même avec l’aide une intelligence artificielle, prend soin de vos denrées alimentaires sans que vous n’ayez à intervenir constamment. Tout ce que vous avez à faire, c’est verser les graines, brancher la petite tour verticale, et la machine s’occupe du reste. Elle fait automatiquement couler l’eau et surveille la croissance des plantes à votre place !

Le phénomène de l’agriculture urbaine à travers le globe

A ce jour, c’est en Asie que la technique de l’agriculture verticale est la plus pratiquée. D’ailleurs, au Japon, la ferme verticale n’est plus une utopie, mais bel et bien une réalité. Ils sont pratiqués à l’échelle des particuliers. On y recense plus de 300 entrepôts transformés en fermes. Les principales cultures sont les laitues, les salades, les épinards et plus encore. Quand nous réalisons que les chaînes japonaises produisent jusqu’à 21.000 laitues par jour, nous sommes forcés de reconnaître que la technique de la ferme urbaine fonctionne. Elle donne de très bons résultats.

Toujours en Asie, d’autres cités ou Etats tels que Singapour ou Hong Kong pratiquent aussi cette technique de culture. D’ailleurs, il est dit que chez eux, les hommes tout comme les légumes vivent à la verticale. Il le faut bien, avec une population qui s’élève à plus de 6 millions de personnes, et un espace très réduit au sol.

En Europe, le phénomène commence lentement à se populariser. Nous le voyons prendre vie en France, en Allemagne ou encore au Pays-Bas. La principale référence, c’est Copenhague, où la start-up Nordic Harvest a entrepris d’instaurer la plus grande ferme verticale de l’Europe. Pour le reste, il existe de nombreux projets très ambitieux, imaginés par des « archi-biotecte » de génie tels que Vincent Callebaut. Ce dernier a imaginé de nombreuses fermes urbaines combinés à des habitations luxueuses, dans des villes futuristes.

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