La nouvelle souche du covid-19 : les particularités
La campagne de vaccination commençait à peine, que déjà une nouvelle souche du covid-19 fit son apparition. D’abord observée dans le sud du Royaume-Uni, cette variante du coronavirus a touché 38 pays, des États-Unis jusqu’en France. En gardant en tête que tout virus est amené à muter naturellement, la communauté scientifique internationale s’inquiète. Le gouvernement britannique, lui, a pris les devants en renforçant les mesures de sécurité et en ordonnant un reconfinement. Le reste du monde, en revanche, est toujours aux aguets. À quoi faut-il s’attendre avec cette évolution du coronavirus ? Quelles sont les particularités de cette nouvelle souche du covid-19 ? On vous en dit plus dans cet article.
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Les origines de la nouvelle souche du covid-19
Depuis son apparition, le coronavirus a connu plusieurs mutations, dont le D614G qui est aujourd’hui, la variante du virus la plus dominante en Europe. À l’occasion des fêtes de fin d’année, une autre variante connue sous le nom de A222V a pris forme et s’est propagée en Espagne. C’est le coronavirus 2.0.
La nouvelle souche du covid-19 a été observée pour la première fois dans le Sud de l’Angleterre, en décembre. C’est le consortium Covid-19 Genomics UK ou COG-UK – chargé essentiellement de surveiller toute mutation du virus- qui l’a signalé. Cette nouvelle souche du coronavirus est issue de la lignée B1.1.7. Son origine reste incertaine. Cependant, le fait qu’elle ait évolué dans le corps d’un patient au système immunitaire trop faible reste une théorie plausible. Ce patient serait un immunodéprimé. On a pu observer chez lui l’ARN du coronavirus pendant deux à quatre mois. Le patient 0 aurait également été atteint chroniquement du covid-19.
Ce qui rend la nouvelle souche du covid-19 si particulière
Cette nouvelle version du coronavirus est plus transmissible
La nouvelle souche du covid-19 est caractérisée par les mutations qui se sont opérées au sein de la protéine S et ont entraîné sa maturation. Le domaine de liaison au récepteur ou receptor binding domain (RDB) a subi des modifications. L’une d’elles, nommée N501Y, faciliterait désormais l’accès du ACE2 (porte d’entrée du virus) à nos cellules humaines. En termes non scientifiques, cela signifie que le virus se propage plus rapidement et qu’on le contracte plus aisément. Les experts parlent d’une adaptation majeure et inhabituelle. Le N501Y peut avoir apporté la stabilité dont le virus avait besoin pour aller facilement d’un corps à l’autre.
Les études réalisées in vitro démontrent que la nouvelle souche du covid-19 a acquis de nouvelles propriétés et qu’elles le rendent jusqu’à 75 % plus transmissible. Lors de son apparition, elle n’a infecté que 28 % de la population britannique. Elle est désormais une variante dominante et a causé jusque dans les 62 % d’infections. Parce que le taux de transmissibilité a augmenté, le taux de reproduction du virus a également augmenté de 0,4 à 0,7.
Mais pas plus dangereux
Un autre changement majeur a été apporté par la nouvelle souche du covid-19. Si auparavant, elle touchait majoritairement les personnes âgées et celles atteintes d’une pathologie particulière, ce n’est plus le cas. Désormais, les jeunes de moins de 20 ans sont également pris pour cible par cette nouvelle version du coronavirus. Cela ne rend pas pour autant le virus plus dangereux ou plus mortel. Pour rassurer la population, les autorités ont affirmé, que la nouvelle souche du covid-19 « n’était pas hors de contrôle ». On aurait tendance à ne pas y croire. Après tout, en raison de sa contagiosité accrue, il est logique de se dire que la nouvelle souche du Covid-19 est plus difficile à maîtriser.
Quelles conséquences sur les vaccins ?
À l’heure actuelle, les trois vaccins les plus avancés dominent la protéine S et donc dominent la nouvelle souche du Covid-19. Les doses données aux patients permettent à leur système immunitaire de s’attaquer au virus. Ou tout du moins, à différentes parties du coronavirus. Tant que ce dernier ne mute pas davantage, nous pouvons compter sur l’efficacité des vaccins. Si en revanche, le virus continue de s’adapter, il y a des risques qu’il réussisse à maîtriser les vaccins récents.
Notez cependant, que toutes les données acquises sur la nouvelle souche du Covid-19 sont épidémiologiques et non virologiques. Il faut garder en tête, que ces deux données sont indispensables pour bien caractériser cette nouvelle variante.
Quoi qu’il en soit, chacun doit faire preuve de vigilance. Les gestes barrières, le port du masque, la distanciation sociale et l’interdiction de se rassembler en grand nombre doivent être respectés en tout temps. La guerre contre le coronavirus n’est pas encore arrivé à son terme.
