Low-tech et high-tech : le low va-t-il détrôner le high ?Nouvelles Technologies 

Low-tech et high-tech : le low va-t-il détrôner le high ?

Quelles sont les différences entre le low-tech, textuellement « basse technologie », et le high-tech ? Le concept de low-tech sera-t-il capable de réduire l’élan des nouvelles technologies et de la course aux high-tech ? Seul le futur pourra nous le dire de manière certaine. Tout ce qu’on peut affirmer aujourd’hui est que le low-tech a acquis sa légitimité. Certes, les produits nés de la « basse technologie » ne concurrencent pas encore ceux de la haute technologie, pour ne citer que les smartphones tendances. Mais avec l’engouement pour la protection de l’environnement et des ressources et l’aversion progressive pour la surconsommation (surtout d’énergie), on peut dire que le low-tech en aura encore pour un certain temps.

Quelques exemples de produits low-tech

Avant de donner des explications théoriques sur le low-tech, commençons directement par les exemples. Cela vous donnera une idée plus claire de ce que c’est et de son potentiel, comparé aux produits high-tech.

Un four solaire

Il s’agit d’un four Do It Yourself (DIY), que l’on fabrique à partir de planche, de vitre et de papier aluminium. Ce n’est donc pas le four microonde high-tech de nos cuisines. Ce four se sert de la chaleur du soleil et de la réfraction de la lumière pour cuire les aliments à la façon d’un four. Simple à construire et utilisant des matériaux déjà existants, ce four a démontré une capacité de cuire à plus de 170 °C. Il ne requiert pas d’électricité et fonctionne à l’énergie solaire.

Une ampoule  low-tech  en bouteille

En termes d’accessibilité à un large public, il n’y a pas mieux. Il s’agit d’une ampoule fabriquée initialement à l’attention des bidons-villes de l’Inde, également sans source d’énergie, ni d’électricité. On se sert d’une bouteille d’eau vide, d’une tôle ondulée et d’un peu de javel pour amener la lumière solaire à l’intérieur et avoir un peu d’éclairage.

Un foldoscope

Il s’agit-là d’un microscope version low-tech. Il est fabriqué essentiellement à partir de papier. A cet effet, il est incassable, robuste et ne figure pas parmi ces produits high-tech tout simplement jetable. Pratiquement, il permet zoomer sur ce que l’on regarde au microscope à 2000 fois. Le foldoscope, bien qu’il ne soit pas accessible à tous, est très respectueux de l’environnement. Il se base sur l’art de l’origami et de la fabrication sur surface plane et de la science de l’optique.

Une couveuse pour bébé low-tech

Ce produit low-tech est le remplacement de la couveuse high-tech dans les pays en développement. Il fait usage de duvet et de réchaud en bouteille pour maintenir la chaleur d’un bébé durant 6 h, sans électricité, ni aucune autre forme d’énergie.

Un mitticool

Vous n’avez pas de réfrigérateur né de la nouvelle technologie ? Pas de souci. Il y a l’alternative low-tech. Le mitticool est un réfrigérateur construit à base de terre cuite, ne requérant aucune autre source d’énergie. Il y a de la place pour l’eau en dessus et en dessous, maintenant la température interne inférieure à 20 °C, de quoi conserver des aliments.

Les principes du low-tech capables de détrôner le high-tech

Avez-vous une meilleure idée de ce que c’est que le low-tech ? En fait, avant d’être un produit, il s’agit avant tout d’une philosophie.

Simple et accessible

Il s’agit de se tourner vers une technologie simple et accessible à tout le monde, en particulier, au niveau financier. Il est vrai que l’ergonomie et l’expérience utilisateur sont aussi au centre des préoccupations high-tech. Mais le coût est extrêmement différent. Alors que le high-tech fait usage de matériaux de plus en plus rares, avec un prix exorbitant, le low-tech se focalise sur le recyclage et la création locale d’un produit.

Le low-tech : un choix vert

C’est ainsi que le low-tech va de pair avec développement durable et respect de l’environnement. Un produit jetable n’est pas low-tech alors que la majorité des produits high-tech le sont. Le low-tech est robuste, réparable par soi-même, inventé et réinventé. Les produits high-tech exigent une certaine expertise pour être réparée. Si vous êtes de ceux qui respectent la RSE, le low-tech aura certainement une place dans votre cœur.

Humain et DIY

Le low-tech met aussi en avant toutes les compétences et imaginations humaines, au lieu de le remplacer par des machines. A cet effet, il met l’accent sur la capacité de création de l’homme et sur l’invention d’une technologie propre à chaque problématique. Au lieu de créer des appareils de nouvelles technologies addictifs et pas forcément essentiels, on se concentre donc d’abord sur les besoins immédiats. On crée à la façon DIY un produit de basse technologie pour répondre à nos besoins.

Une certaine complémentarité low-tech et high-tech

On peut donc dire que le low-tech reproche au high-tech sa non-durabilité, avec l’amenuisement des ressources naturelles. Celui-ci est prévu pour d’ici une décennie. Quels smartphones, ordinateurs et appareils électroniques pourra-t-on créer une fois que cuivre et ilménite seront épuisés ? Cela en vaut-il vraiment la peine ?

D’un autre côté, les adeptes de nouvelles technologies reprochent au low-tech son caractère rétrograde. Pour eux, si internet n’était pas (par exemple), les recherches de tout ce qui ont créé des produits low-tech auraient-ils été possibles ? Or, internet n’est-il pas un produit high-tech ?

En fait, pour nous, high-tech et low-tech peuvent bien se combiner. Il faut partir vers le low-tech chaque fois que possible. Par contre, laisser une place au high-tech pour découvrir de nouvelles choses et améliorer constamment le low-tech, est essentiel. Capitaliser sur ce qu’il y a : voilà un principe commun aux deux. Le low-tech doit être plus une façon de vivre que d’acheter. Aller au travail à vélo est déjà une démarche low-tech en soi. D’ailleurs, le vélo est LE moyen de transport favori des Français dans le contexte pandémique.

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